A découvrir ici dans cette table ronde…
Le véritable outil de travail du comédien n'est pas une simple mémoire des mots, mais une mémoire du corps, une mémoire de l'action. Son art illustre la cognition incarnée, où la pensée et le geste sont indissociables. Mémoriser un rôle, c'est avant tout l'incorporer physiquement.
Cet outil repose sur l'effet de réalisation de l'action (enactment effect) : réaliser une action permet de l'ancrer plus solidement en mémoire que la simple lecture. En répétition, chaque mouvement devient un puissant point d'ancrage pour le texte, créant un souvenir unifié où le corps peut rappeler l'esprit.
Bien plus qu'une technique, cette mémoire corporelle permet de construire un jeu émotionnel authentique et de jouer vrai. La mémoire du comédien est donc un processus dynamique où le corps est à la fois le support du souvenir et l'instrument de l'expression, un atelier en perpétuelle action.